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Différent de MR MERCEDES dont ce livre est la "suite créative", ce roman mets en exergue l'importance d'histoires pour certains lecteurs, et la fine séparation entre fan et obsession. Ce roman n'est pas un livre policier contrairement a MR MERCEDES, mais porte autour de la littérature. Pour nous, le livre nous a beaucoup plus car nous collectionnons et lire au sujet d'un garçon trouvant des carnets de notes manuscrits de son auteur préféré ne peut que nous ravir. Malgré les conséquences de ses actes ! Lisez la critique complète du roman sur le site du Club Stephen King http://club-stephenking.fr/4035-finders-keepers-stephenking#avis
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Ayant adoré Mr Mercedes du début à la fin, je me suis jetée sur cette suite avec gourmandise, même si j'appréhendais un peu de voir comment l'auteur allait pouvoir faire aussi bien maintenant que la Némésis de l'inspecteur Hodges était à priori hors service. Finders Keepers est un roman qui parle de la puissance de la lecture et de l'effet que peuvent avoir les personnages créés par des auteurs sur les lecteurs. Un sujet que Stephen King est très certainement bien placé pour connaitre. On plonge totalement dans l'histoire, grâce au talent de King pour créer des personnages vivants et auxquels on s'attache très vite. Même le "méchant" de l'histoire, qui joue de malchance pendant toute sa vie et semble condamné à ne jamais avoir ce qu'il veut, nous met parfois dans une position où l'on ne sait plus trop de quel côté se placer. On a donc d'un côté Morris Bellamy qui, en 1978, tue l'auteur John Rothstein et dérobe les manuscrits de ses deux prochains romans, qui constituent la suite des aventures de Jimmy Gold, dont Morris est fan absolu. Morris dissimule les carnets mais, avant de pouvoir les lire, il est arrêté pour un autre crime : un viol commis sous l'emprise de l'alcool. Il est condamné à la prison à vie. En 2009, un jeune garçon nommé Peter Saubers trouve les carnets. Il les garde et devient à son tour un fan de John Rothstein. Les problèmes surviennent 5 ans plus tard, lorsque Morris sort de prison. Il a passé des décennies à rêver de ces histoires qu'il n'a pas pu lire, à se raccrocher à l'espoir de remettre la main dessus pour supporter la prison, et il est maintenant bien décidé à récupérer les manuscrits. La tension monte au fur et à mesure que les fils se croisent et que les personnages se rapprochent, pour un final en forme de course contre la montre à la manière de celui de Mr Mercedes. Le plus fascinant, ce sont ces deux personnages qui semblent être les deux faces d'une même pièce : l'un tourne bien et l'autre mal. Tous deux se sont trouvés, très jeunes, une passion pour un auteur et son personnage, qui les a changé et a modelé leur vie. Pour l'un, cette passion sera bénéfique, pour l'autre elle sera destructrice. Peter et Morris ont tous deux grandi dans des conditions difficiles (et dans la même maison, à quelques dizaines d'années d'écart), problèmes d'argent pour la famille de Pete et problèmes avec ses parents - surtout sa mère - pour Morris. Comme pour Mr Mercedes, on éprouve de la compassion pour le personnage de Morris à mesure qu'on en apprend plus sur les conditions dans lesquelles il a grandi et les épreuves qu'il a dû traverser. On sait qu'il a tué froidement un certain nombre de personnes, on sait qu'il n'hésitera pas à recommencer, mais il parait tellement malchanceux qu'au bout d'un moment on souhaite qu'il réussisse enfin à les lire, ces fichus bouquins. Parce qu'au final, tout ce qui est arrivé à Morris est arrivé parce qu'il voulait connaitre la suite des aventures de son héros littéraire préféré, et c'est une raison tellement triviale qu'on ne peut que compatir. On retrouve dans Finders Keepers le même genre de fonctionnement que dans Mr Mercedes, ce que j'avais le plus apprécié : on entre dans la psychologie profonde des personnages, leur passé, les épreuves qu'ils ont du endurer et la manière dont ça les a affecté... on connait tout d'eux ; on a tout vu d'eux. C'est la magie des romans de King : les personnages ne nous sont pas décrits, ils vivent sous nos yeux. On se dit que la différence entre les chemins qu'on pris les deux personnages tient beaucoup à la chance ou la malchance : Morris a grandi avec une mère qui le traitait froidement et même un peu cruellement, l'auteur qu'il adulait l'a "trahi", ou en tout cas c'est comme ça qu'il le ressent, il fini en prison pour un crime dont il ne se souvient même pas - bon, d'un autre côté, il est coupable de trois meurtres sans que personne ne le sache, alors il mérite d'être enfermé, mais ce n'est pas comme ça que les choses sont présentées et ça fait toute la différence - il subit tout un tas de sévices en prison... En face, Pete, lui, tombe sur une valise pleine d'argent et sur les manuscrits des deux derniers tomes de la saga Jimmy Gold. L'argent tout autant que les carnets vont contribuer à changer le court de sa vie, pour le meilleur. Jusqu'à ce que tout tourne au cauchemar au retour de Morris, évidemment. La différence fondamentale entre Pete et Morris est celle-ci : Alors que Morris n'a d'yeux que pour Jimmy Gold, un personnage de fiction, Pete, lui, accorde une plus grande importance à l'auteur qui l'a créé. King tente probablement là de faire passer un message aux plus grands fans de ses bouquins. Dans la deuxième partie du livre, les personnages de Mr Mercedes font leur entrée. C'est agréable de retrouver Hodges et surtout Holly et Jérôme. Je n'avais pas trouvé Hodges vraiment intéressant en lui-même dans Mr Mercedes, c'était surtout le jeu de chat et de la souris entre lui et Brady qui était passionnant. En parlant de Brady, alias Mr Merceds, j'ai vraiment adoré la scène de face à face entre lui et Hodges dans l'hôpital. On a l'impression que Brady est un petit démon sur l'épaule du détective et qu'il n'arrivera jamais à s'en débarrasser totalement même si, selon toute vraisemblance, il est dans un état catatonique depuis sa confrontation avec nos héros dans le tome précédent. J'avais peur qu'on ne revoit plus Brady Hartsfield après la manière dont finit Mr Mercedes mais, finalement, il est encore là et c'est une très bonne nouvelle. Le fait qu'il soit introduit comme ça, en arrière plan de l'intrigue principale, comme une menace invisible, est vraiment excellent. Et cette fin... le tout dernier chapitre, qui est plus une ouverture sur le prochain tome qu'un chapitre, d'ailleurs, m'a donné des frissons. En fait, après avoir lu la dernière scène, on a l'impression que toute l'histoire qu'on vient de lire, pourtant très prenante et intéressante, n'était qu'une grosse parenthèse avant le deuxième round de l'affrontement entre Brady et Hodges. Je ne vais pas gâcher la surprise mais, vous pouvez me croire, ça promet d'être épique ! Vivement la suite !!
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Bien avant d'ouvrir un nouveau Stephen King, on le hume, on le soupèse, on en scrute tous les contours. On peut même aller jusqu'à lire sa postface pour tenter de s'imprégner du type de magie qui va nous entourer, nous envoûter. On cherche des pistes, des indices qui vont nous faire saliver à l'avance de ce qui nous attend (sachant fort bien qu'on ne devinera pourtant pas grand-chose de ce que nous réserve le Maître). Carnets noirs, avec son titre français bien plus explicite que l'original (Finders Keepers) et sa couverture magnifique, rend ces prémices d'approche encore plus réjouissantes. La question est donc : l'harmonieux ramage des mots du King est-il digne du plumage de (sur) la couverture ? Si on vous présente ce roman comme une simple suite de Mr Mercedes, ne prenez pas cette allégation comme un fait établi. Oui, on y retrouve certains des personnages principaux de ce précédent roman. Oui, certains passages sont du pur thriller. Non, ce roman n'est pas juste un enchaînement logique de son prédécesseur, il est bien autre chose que ça. Lecteur habitué, n'imagine pas te retrouver en terrain totalement connu, ce serait une erreur. Et toi nouvel arrivant, n'hésite aucunement à te plonger dans la lecture de ces Carnets noirs qui se suffisent à eux-mêmes. Mister Stephen King ne pouvait aucunement se contenter de glisser sagement sur les flots d'une précédente histoire, encore moins quand on connaît la thématique choisie pour ce récit. Un thème qui obsède l'auteur depuis toujours : le pouvoir de la fiction. Ce pouvoir qui peut pousser un lecteur jusqu'à l'obsession (Misery en est une inoubliable illustration). Rien de mieux que les propres mots de l'auteur pour résumer le sujet : « Ces larmes sont l'indicateur du pouvoir suprême de la fiction. Ce même pouvoir qui a tiré des larmes à des centaines de milliers de gens apprenant que Charles Dickens était mort d'une attaque. Le même qui, durant des années, a poussé un inconnu à venir poser une rose sur la tombe d'Edgar Allan Poe tous les 19 janvier, jour de l'anniversaire de Poe ». Ce pouvoir semble angoisser l'écrivain au point d'en faire, une fois de plus, la voûte de cette intrigue. Une voûte qui n'augure pourtant en rien ce qui attend le lecteur. Stephen King a bien trop de bouteille (au sens figuré…) pour se laisser enfermer dans une idée unique. Il se divertit ! (il le dit d'ailleurs lui-même dans les derniers mots de sa postface : « Toi fidèle lecteur, si tu t'amuses, moi aussi ». Et c'est très exactement cette combinaison qui fait que Carnets noirs est si difficile à lâcher. Le propos est profond, il pousse à la réflexion et touche l'âme du lecteur assidu. Et il lui fait prendre un putain de pied aussi ! Parce que justement ce lecteur ne sait jamais sur quel pied danser entre tension extrême, pensées qui viennent du coeur et des tripes, et plaisir avouable. King ne cherche rien d'autre que de distraire, et tant qu'à faire en le faisant de manière intelligente. Ce roman n'est sans doute pas à classer parmi ses écrits les plus majeurs. Effectivement, il a déjà abordé cette thématique. Et pourtant, il arrive encore à surprendre. Il arrive à se renouveler et à ne jamais radoter. Après toutes ces années et tous ces livres, ça tient réellement du miracle. Le King actuel ne se gêne plus pour cacher ses influences (comme il l'avait fait avec Revival). Il crie son amour (et parfois balance quelques vacheries) pour les grands auteurs américains du siècle dernier, de ceux qui ont créé des héros si attachants qu'ils en sont devenus intemporels. Ce roman est aussi une jolie manière de leur rendre hommage, au point même d'en modifier ici sa manière d'écrire, à certains moments. Mais, Stephen King ne vit pas au siècle dernier. Son propos et sa manière d'écrire sont très modernes et ancrés dans notre réalité (entre peinture de la crise actuelle et de notre société du divertissement). Et puis, il y a cette tension qui monte crescendo. Une intrigue qui prend des directions insoupçonnées et un final qui est proprement asphyxiant. Jamais le Maître n'oublie sa mission de distraire (et de toujours surprendre le lecteur). A chaque livre on s'en étonne encore : l'auteur reste fidèle à lui-même tout en arrivant à se réinventer. C'est ça le pouvoir de la fiction. Stephen King en détient le pouvoir absolu.
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