Paris, avril 2002. Le Guide du taulard, un ouvrage révélant les dessous du système pénitentiaire, est sur le point de paraître. Or, la campagne électorale bat son plein, et le ministère de l'Intérieur veut empêcher à tout prix la publication de ce brûlot. D'autant, argue-t-il, que son éditeur ne cache pas ses liens avec l'extrême droite et compte bien discréditer un peu plus la classe politique à la veille des élections. Chargé officieusement de retrouver l'auteur, anonyme mais certainement haut placé, de ce livre sulfureux, le Choucas refuse, car si ce n'est pas tous les jours que se présente l'occasion de fermer leur gueule aux fachos tout en ramassant un gros paquet de pognon au passage, il est hors de question de faire le jeu de la censure et de porter atteinte à la liberté d'expression. Mais, poussé par le démon de la curiosité, Le Choucas se lance à son compte dans cette enquête, une sorte d'exercice pour rester au top, et va, bien évidemment, mettre le feu aux poudres... [source : BNF]
Pour cette cinquième aventure le Choucas ne déploie plus ses ailes, mais reste sur ce Paris qui, au gré de ces petites ruelles contribue à créer cette ambiance propice au polar noir des années 70. Le héros de Lax ("Les oubliés d'Annam", "Azrayen'", "L'aigle sans orteils") fait d'ailleurs penser à un personnage de Tardi au sein de cette ambiance parisienne. Un personnage central toujours assez loin du professionnalisme qu'exigerait son métier de détective privé et qui n'est donc que très rarement maître de la situation. Un enquêteur empli de doutes et très humains qui, comme d'habitude, va rencontrer une flopée de personnages fort typés et très réussis, dont Odile et Gabin, son copain chauffeur de taxi qui va jouer un rôle plus central dans cette histoire. Un héros cynique et des personnages qui adorent jouer avec les mots. Les dialogues font d'ailleurs toujours mouche et la narration en voix-off reste efficace. Par contre, tout comme pour le deuxième tome, le scénario est un peu à la peine dans cette histoire qui pèche dans l'exagération de coïncidences et dont le côté un peu forcé nuit à la crédibilité de l'ensemble, même si le côté abracadabrantesque des aventures est une des images de marque de cette série. Le graphisme reste par contre impeccable avec une utilisation toujours aussi amusante de ces images utilisées pour la représentation graphique des sons ou de pensées. Bref, amusant, graphiquement excellent, mais trop farfelu au niveau scénario, avec, de surcroit, quelques longueurs qui n'arrangent rien.
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