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LIEGE - Centre de ressources B3 (anciennement Chiroux) | LIEGE | 820 AUSTER | 1 | oui | 2105000003955 |
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BASTOGNE - Bibliothèque et ludothèque de Bastogne -Bertogne-Houffalize | BASTOGNE | 82-3 AUSI | 1 | oui | L 45738 |
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ROCHEFORT - Bibliothèque de Rochefort | ROCHEFORT | 8-3 AUS2005I | 1 | oui | FA018014 |
Adolphe Max - Bruxelles | BRUXELLES | R-1 AUS I | 1 | oui | 02270000949 |
BRUXELLES - Bibliothèque Bruegel | BRUXELLES | 82-3 AUS 2005 I | 1 | oui | 02390872929 |
NEDER-OVER-HEEMBEEK - Bibliothèque de Neder-Over-Heembeek | NEDER-OVER-HEEMBEEK | 820-3 AUS 2005 | 1 | oui | 0238002961X |
SAINT-JOSSE-TEN-NOODE - Bibliothèque communale | SAINT-JOSSE-TEN-NOODE | AU 844 IN | 1 | oui | 02890082261 |
SCHAERBEEK - Bibliothèque Sésame | SCHAERBEEK | 84-3 AUS | 1 | oui | 0926221030 |
UCCLE - Bibliothèque - Médiathèque Le Phare | UCCLE | R-1 AU 844 i | 1 | oui | Consulter la notice source |
MARCHE-EN-FAMENNE - Réserve Provinciale de Luxembourg | MARCHE-EN-FAMENNE | 8-3*AUS*I | 2 | oui | 9000001498914 |
AMOUGIES - Centre de lecture publique du Mont-de-l'Enclus | AMOUGIES | 8 AUSTE | 1 | oui | MA006507 |
WATERLOO - Bibliothèque St-François du Chenois | WATERLOO | WSF-SA - 813 AUS I | 1 | oui | 14100300000900 |
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Aujourd'hui, comme jamais encore : les clochards, les jetés, les femmes au sac d'épicerie, les paumés et les ivrognes. Ils vont du simple indigent à la lamentable épave. Partout où on se tourne ils sont là, dans les beaux quartiers comme dans les autres.
Il y en a qui mendient avec un semblant de fierté. Donnez-moi cet argent, semblent-ils dire, et je serai bientôt de retour avec vous tous, je me presserai moi aussi à faire mes allées et venues quotidiennes. D'autres ont abandonné tout espoir de jamais quitter leur état de clochard. Ils sont là, affalés sur le trottoir avec leur chapeau, ou leur tasse, ou leur boîte, ne prenant même pas la peine de lever les yeux vers les passants, trop écrasés pour même remercier ceux qui laissent tomber une pièce près d'eux. I y en a encore d'autres qui essaient de faire un travail pour l'argent qu'on leur donne les aveugles qui vendent des crayons, les ivrognes qui viennent laver le pare-brise de votre voiture. Certains d' entre eux racontent des histoires, généralement l'exposé tragique de leur propre vie, comme si en échange de ce qu'ils reçoivent ils voulaient donner quelque chose - ne seraient-ce que des mots.
Il y en a aussi qui ont une véritable talent. Ce vieillard noir, aujourd'hui, qui faisait de la danse à claquettes en jonglant avec des cigarettes encore digne, on voyait bien qu'il avait autrefois joué dans des revues, il portait un costume violet avec une chemise verte et une cravate jaune, sa bouche gardait un sourire de théâtre à demi remémoré. Et puis il y a les artistes qui barbouillent le trottoir à la craie, et les musiciens saxophonistes, joueurs de guitare électrique, violoneux. Il se peut qu'on tombe sur un génie, comme il m'est arrivé aujourd'hui.
Un clarinettiste sans âge, portant un chapeau qui lui cachait l visage, assis en tailleur sur le trottoir comme un charmeur de serpents. Juste devant lui, deux singes rabatteurs, l'un avec un tambourin, l'autre avec un vrai tambour. L'un secouait, l'autre tapait, faisant retentir un son bizarre et syncopé avec précision tandis que l'homme improvisait des variations minuscules et infinies sur son instrument, balançant son corps raide en avant et en arrière, mimant avec énergie le rythme des singes. Il jouait avec insouciance et brio, traçant des boucles nettes et fraîches en mode mineur comme s'il était heureux d'être là avec ses amis mécaniques, enfermé dans l'univers qu'il avait créé et ne jetant pas un seul regard ailleurs. Ça durait et ça durait, c'était au fond toujours pareil, et pourtant, plus j'écoutais, plus j'avais de mal à partir.
S'introduire dans cette musique, se laisser prendre dans le cercle de ses répétitions : peut-être est-ce là un endroit où l'on pourrait enfin disparaître.
Mais les mendiants et les saltimbanques ne composent qu'une faible part de la population des vagabonds. Ils forment l'élite, l'aristocratie des déchus. Bien plus nombreux sont ceux qui n'ont rien à faire, nul endroit où aller. Il y a beaucoup d'ivrognes - mais ce mot ne rend pas compte de l'état de dévastation qu'ils incarnent. Carcasses de désespoir habillées de guenilles, visages meurtris et ensanglantés, ils se traînent dans la rue, comme s'ils étaient dans des chaînes. Dormant dans des ouvertures de porte, titubant follement au milieu de la circulation, s'effondrant sur les trottoirs - ils semblent être partout présents dès qu'on se met à les chercher du regard. Certains d'entre eux périront d'inanition, d'autres mourront de froid, d'autres encore seront battus, brûlés ou torturés.
Pour chacune des âmes perdues dans cet enfer-là, il y en a plusieurs qui sont enfermées dans la folie, incapables de sortir dans le monde qui se dresse au seuil de leur corps. Même si elles paraissent être là, elles ne peuvent être comptées comme présentes. C'est le cas de cet homme qui se promène partout avec d es baguettes de tambour, frappant le pavé à une cadence insensée, sans retenue, maladroitement plié en avant le long des rues, battant encore et toujours le ciment. Peut-être pense-t-il accomplir un travail d'importance. Peut-être s'il ne le faisait par la ville s'écroulerait-elle. Peut-être la lune s'échapperait-elle en tournoyant de son orbite et viendrait-elle s'écraser sur la terre. Et ceux qui parlent tout seuls, qui murmurent, qui crient, qui jurent, qui gémissent, qui se racontent des histoires comme s'ils parlaient à quelqu'un d'autres. L'homme que j'ai vu aujourd'hui, posé devant la gare Grand Central comme un monceau de détritus et qui lançait d'une voix forte et prise de panique, tandis que la foule filait autour de lui : « Troisièmes Marines... Manger des abeilles
Les abeilles me sortent de la bouche. » Ou la femme qui criait à un compagnon invisible : « Et si je veux pas, moi ! Et si saloperie de merde je veux simplement pas ! »
Il y a les femmes avec leur sac d'épicerie et les hommes avec leur boîte en carton. Ils transportent leurs biens d'un endroit à l'autre, en déplacement perpétuel, comme si le lieu où ils sont avait quelque importance. Il y a l'homme qui s'est enroulé dans le drapeau américain. Il y a la femme avec un masque grotesque sur la figure. Il y a l'homme dans un pardessus dépenaillé, ses chaussures enveloppées dans des chiffons, et qui porte sur un cintre une chemise blanche parfaitement propre et repassée - encore enveloppée dans la housse en plastique du pressing. Il y a l'homme en complet de bureau qui marche pieds nus et porte sur la tête un casque de joueur de football américain. Il y a la femme dont les vêtements sont couverts, du haut jusqu'en bas, de boutons de propagande pour la campagne présidentielle. Il y a l'homme qui déambule, le visage dans les mains, et qui sanglote d'une façon hystérique en répétant : « Non, non, non. Il est mort. Il n'est pas mort. Non, non, non. Il est mort. Il n'est pas mort. »
Baudelaire : Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas. En d'autres termes, que je serais heureux là où je ne suis pas. Ou, plus directement: Là où je ne suis pas est l'endroit où je suis moi-même. Ou encore, en prenant le taureau par les cornes. N'importe où hors de ce monde.
Paul Auster, Cité de verre in Trilogie new-yorkaise, Ed. Actes Sud, pp. 143-146
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Tour d'abord pourquoi avoir fait le choix de cette lecture ? Pas pour l'auteur ; bien que je le connaissant de nom pour l'avoir souvent vu et entendu parler de ses romans, je n'ai jamais jusque là eu l'envie de le lire. C'est tout bêtement -si je puis dire- un séjour à New-York dont je suis revenue toute chamboulée, qui subitement m'a attirée vers la littérature ayant New-York comme toile de fond ; et elle est abondante tant dans le roman, que dans le polar. Paul Auster, New-Yorkais, était naturellement incontournable.
La trilogie se compose de 3 romans assez courts, dont l'action se situe au coeur de cette ville, et objet principal de l'oeuvre.
Dans cité de verre, Quinn un écrivain, accepte après réflexion de se laisser passer pour Paul Auster, le détective, afin de mener une enquête au sujet de Peter Stillmann que la cliente soupçonne de vouloir assassiner son propre fils. Je reste encore sous le charme de cette fameuse promenade du détective au grès des rues et des avenues de la ville. Ce sont 3 pages dans lesquelles l'auteur décrit minutieusement ce qu'il voit. Ce dernier incite le lecteur au voyage, à la flânerie, et pour moi à la nostalgie d'une époque pas très lointaine où je déambulais, les cheveux au vent, et les yeux au ciel à l'assaut de Broadway et des rives de l'Hudson River
Peut-être manquait-il le souffle et l'énergie qui imprègnent New York.
Dans Revenants, il est question de Bleu, le détective, qui opère une filature dans New-York, à la demande de Blanc, à la poursuite de Noir un homme oisif.
L'auteur dépersonnalise à l'extrême se personnages, et s'muser à les confondre et à faire de tous, tour à tour, des détectives. Il entretient le mystère entre eux puis personne ne doit rentrer en contact direct avec personne. Le lecteur, se laisse ainsi dépossédé de l'intrigue, qui au final est d'une grande banalité, et sans grand intérêt, pour se concentrer sur l'objet de l'oeuvre : New York. Et pour ma part, j'ai trouvé cela très réussi.
Dans La chambre dérobée, le narrateur s'empare de la vie de Fanshawe qui a disparu. Il publie ses livres, épouse sa femme Sophie et en adopte le fils Ben. L'auteur invite le lecteur à la dépossession identitaire de celui qui fut auparavant son meilleur ami. C'est le volet qui m'aura le plus laissée sur ma faim. Je n'y ai pas retrouvé la force narratrice des deux premiers opus qui font l'intérêt de cette oeuvre, dont les intrigues successives passent au second plan.
Si vous ne connaissez pas New York, lisez cette trilogie ; cela vous donnera une idée de ce qui fait l'attraction sans égal de cette ville. Si vous y êtes allé, lisez là aussi, pour prolonger le voyage et la plaisir
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Je ne regrette absolument pas cette lecture, ni la découverte de Paul Auster, dont je lirai avec plaisir d'autres titres.
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Roman en 3 parties
1/ La cité de verre (1985), 170 pages
New-York. Quinn écrit des romans policiers sous le pseudonyme de William Wilson dans lesquels il met en scène le détective Max Work, devenu au fil des années une sorte de double contrarié, en effet Max est tout son contraire. Un jour, il reçoit par erreur un appel qui le mène à enquêter sur l'étrange affaire d'un homme tenu enfermé par son père durant 9 ans. Pour accomplir sa tâche, Quinn oublie son identité.
2/ Revenants (1986), 80 pages
1947. Bleu est détective privé, ayant débuté dans la profession avec Brun. Un jour, Blanc lui demande de surveiller Noir. Bleu s'installe dans un appartement juste en face de celui de Noir, annonce à la future Mme Bleu qu'il part en mission pour quelques temps. Il y reste longtemps. Assez pour que la future Mme Bleu ne le devienne jamais, et pour que lui même ne sache plus très bien qui est Blanc ou Noir.
3/ La chambre dérobée (1986), 154 pages
Fanshawe disparaît, sa femme, persuadée qu'il est mort, se décide à solliciter le narrateur afin qu'il prenne connaissance de l'oeuvre littéraire de son ancien ami d'enfance et décide si celle-ci vaut la peine d'être éditée. Peu à peu, le narrateur en vient à croire que Fanshawe est vivant, qu'il se cache quelque part. La jalousie le taraude, Fanshawe a toujours été son modèle de perfection ! A tel point qu'il finit par désirer qu'il disparaisse vraiment.
Mon avis
Premier roman constituant la Trilogie new-yorkaise, La cité de verre aborde le thème du vertige de l'identité, de la recherche des origines : la nôtre, celle de nos désirs, de nos inquiétudes, de l'enfance, de la perte d'un être cher, celui-ci pouvant être soi-même. Pour se sentir capable d'accomplir sa mission, Daniel Quinn se glisse dans la peau de son personnage de fiction, le détective Max Work, qui est à l'opposé de ce qu'il est : plus téméraire, plus audacieux, plus performant. Il note le résultat de sa filature dans un cahier rouge, ce qui lui permet de faire son rapport quotidien à la femme qui l'a engagé. Mais loin de se contenter de garder Stillman à l'oeil, il entreprend de percer le mystère de cet homme au comportement étrange, ce fou qui sillonne le quartier dans lequel il se cantonne, de manière a priori chaotique. Quel est son dessein ? Et quel est le destin de Quinn ? Nous le saurons en nous plongeant de manière vertigineuse -et consentante - dans ce roman à facettes qui pose la question de la création, de la fiction, de la liberté.
Pour l'histoire suivante, Revenants aborde le thème de ce qui nous hante. Les souvenirs, la mémoire de ceux qui ont été notre modèle et qui nous ont quitté, les endroits où l'on vit et où d'autres avant nous ont laissé une trace, autant de petits cailloux qui sont semés et qu'on l'on peut voir ou ignorer. Vivre avec le manque et faire en sorte de ne pas se perdre. Dans ce roman, Auster utilise encore un personnage qui espionne, celui-ci ignore pourquoi, mais il cherche à savoir qui est cet homme qu'il doit surveiller, et cette incertitude l'oblige à plonger dans ces démons intérieurs.
Pour terminer et loin du texte de la lecture "le monde pseudonyme de Paul Auster" proposé à la fin de la Trilogie par Marc Chenetier, je veux parler de ce qui me touche en tant que lectrice. J'ai adoré cette chambre dérobée, et tout le livre en fait. M'y plonger fut pour moi une sorte de bain de jouvence : ce genre de livre m'autorise de manière incroyable à percevoir tout ce que j'aime, ce qui est important pour moi, ce que j'ai envie de dire, de partager. Ce livre me pousse à écrire moi-même. Il va de soi que je suis un peu triste d'arriver à la fin, d'autant qu'il n'y a pas vraiment de fin, mais une sorte de nouvelle porte vers un autre monde, un autre livre suggéré.
C'est toujours ainsi que je lis Auster, du moins ses anciens livres car à part "Dans le Scriptorium", je n'ai rien lu de lui plus récent. S'intéresser aux mots, s'inventer dans ce qui est écrit, croire au pouvoir des livres - voilà qui submerge tout le reste, et en comparaison notre propre vie se rapetisse considérablement. (p.306) Comment ne pas être séduit par cet extrait ? Je vous le demande. Bien sûr, je suis. le narrateur accepte la difficile mission de sortir de lui-même pour entrer dans un autre, vivre la vie de l'autre, il part sur les traces de Fanshawe pour se retrouver, percer le secret de l'absent pour émerger. On avait l'impression qu'existait en lui un noyau caché où on ne pourrait jamais accéder, un centre mystérieux du secret. (p.288) Mais Fanshawe est un pirate, un saboteur, un menteur, un bonimenteur, un voleur : il glisse dans la vie comme une étoile filante, irrésistible et en même temps insupportable. Est-il le bourreau ou la victime ? peut-être les deux à la fois puisque c'est un écrivain, un inventeur : tout est possible... même la possibilité de n'avoir jamais disparu, ou d'être devenu fou. Voilà tout ce qui m'est passé par la tête à la lecture de ce livre imbriqué, où les noms des personnages se reflètent d'un volume à l'autre, où la réalité s'immerge dans la fiction, comme si Auster faisait une sorte de scrapbooking avec des morceaux récupérés de sa vie intérieure et de sa vie affective dans son atelier intime, son cerveau, sa chambre dérobée, au monde et aux explications...
A la fin, le puzzle assemblé ne ressemble à rien de connu ou de définissable, et chacun y verra son propre labyrinthe, son propre dénouement. Et c'est cela qui est merveilleux. Comme il s'agit aussi d'un livre où la filiation a un rôle d'importance, je me suis amusée à faire l'inventaire des enfants qui apparaissent dans la TNY : Peter, l'enfant tenu enfermé durant 9 ans dans une pièce obscure par son père pris de démence Je pense qu'il est probable qu'il s'est mis à croire à quelques unes des idées religieuses extravagantes sur lesquelles il avait écrit. Ca l'a rendu fou, absolument dément. On ne peut pas dire ça autrement. Il a enfermé Peter dans une pièce de l'appartement, il a recouvert les fenêtres et l'a gardé comme ça pendant 9 ans. Une enfance entière passée dans l'obscurité, isolée du monde, sans aucun contact humain à part une raclée de temps à autre. Je vis avec le résultat de cette expérience et je peux vous dire que les dégâts ont été monstrueux. Ce que vous avez vu aujourd'hui, c'est Peter au meilleur de sa forme. Il a fallu treize ans pour l'amener à ça et je ne suis pas près de laisser quelqu'un lui faire à nouveau du mal. (TNY- Cité de Verre - p 47) L'enfant mort de Daniel Quinn Son bureau était parti, ses livres, les dessins d'enfant de son fils mort étaient partis. (TNY- Cité de Verre - p 174) L'enfant mort sur lequel enquêtait Doré et dont il avait fait réaliser un masque mortuaire Cet homme du nom de Doré, s'est trouvé obsédé par le meurtre. Avant que l'enfant ne soit enterré il a fait un masque mortuaire de son visage et, dès lors, il a consacré tout son temps disponible à percer ce mystère. Vingt ans plus tard, ayant atteint l'âge de la retraite, il a quitté son travail et voué chacun de ses instants à cette affaire. Mais les choses ne sont pas allées à son gré. (TNY- Revenants - p 198) Bleu qui se souvient de son père - et aussi de l'alpiniste qui avait retrouvé le corps de son propre père victime d'une chute plus de 20 ans auparavant. Seul dans les montagnes, à des kilomètres de tour être humain, le fils passa par hasard sur un corps dans la glace - un mort parfaitement intact, comme préservé en arrêt momentané des fonctions vitales. Il va sans dire que le jeune homme s'arrêta pour l'examiner, et lorsque en se penchant il regarda le visage du cadavre, il eut l'impression aussi nette que terrifiante qu'il était en train de se voir lui-même. (p 210) L'enfant de Fanshawe, Ben, qu'adopte le narrateur, puis Paul, l'enfant qu'il a avec Sophie Et je veux adopter Ben, ai-je dit. Je veux qu'il porte mon nom. Il est important qu'il grandisse en me considère comme son père. (p 330) Peu de choses à rajouter, si ce n'est que ce livre est riche, riche de tant de choses qui me parlent que je n'ai qu'une envie, c'est de lire très prochainement "L'invention de la solitude", il me le faut !
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Paul Auster ? C'est un auteur étonnant, parfois déconcertant.
Cela fait longtemps que je voulais essayer. Comme je lis en ce moment pas mal de romans se déroulant à New York, il était temps que je m'y mette ! Une fois que l'on est rentrée dans l'histoire (dans les histoires puisque ce sont trois romans finalement), on ne lâche plus !
A découvrir quand on ne connait pas encore.
Peut-être sauf si on est vraiment anti-New York ou hostile à ce style d'écriture un peu particulier?
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Je dois dire que j'ai du mal à définir mon rapport à Paul Auster. Certes, j'aime beaucoup sa façon de raconter une histoire, mais inévitablement, je ne peux m'empêcher d'être déçu par la fin. La trilogie New-Yorkaise n'échappe pas à la règle. Les trois livres sont excellent tout le long, mais à chaque fois, la fin est... mal faite de mon point de vue. Cela dit, Paul Auster a un véritable don pour la narration, et une fois dans l'histoire, on est totalement pris. Et puis, ne dit-on pas que dans le voyage, ce qui compte n'est pas la destination, mais le voyage lui-même?
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