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Georges Lizerand publia en 1923 ce recueil de "sources" qui ne peut toujours pas être négligé quand on cherche à se référer à des textes d'époque liés au procès des Templiers. L'introduction pose les termes du problème : dispose-t-on de l'ensemble des documents en rapport avec cette affaire ? À défaut de tout connaître et de pouvoir tout produire, on peut cependant porter à la connaissance du public comme à celle des historiens, une série de textes significatifs, dans l'ordre chronologique et en fonction de leur importance dans la procédure instruite contre les Templiers par Philippe IV le Bel et ses légistes, entre 1307 et 1314. Georges Lizerand montre que tout s'enracine dans le refus du dernier Grand Maître de l'Ordre, Jacques de Molay, de donner son approbation à l'idée de fusion des deux grands ordres de moines-chevaliers de création française après la perte de Saint-Jean-d'Acre en 1291 : les Templiers et les Hospitaliers. Une résistance bien humaine et une résistance "institutionnelle" ne pouvaient que se former contre ce projet, mais le rejet de la proposition faite conjointement par le roi et par le pape - ou plutôt de leur "injonction" - va entraîner tout ce qui va suivre. En découle l'ordre d'arrestation de tous les Templiers de France, un texte daté du 14 septembre 1307 est donné à l'appui et cet ordre est mis en application le 13 octobre suivant par tous les sénéchaux, baillis et prévôts, dans toutes les commanderies. Georges Lizerand nous fournit ensuite les interrogatoires de plusieurs grands dignitaires de l'Ordre du Temple : Geoffroy de Charney, Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Jean de Châteauvillars, un inventaire pour exemple d'une maison du Temple, celle de Baugy, la consultation (pour la forme, pour avis seulement ?) des maîtres en théologie de l'université parisienne et leur réponse en 1308, les écrits polémiques et tendancieux de Pierre Dubois prétendument basés sur l'opinion publique, la convocation des États de Tours, les avis de Guillaume de Plaisians, juriste du roi, les instructions sur la manière d'interroger les Templiers données par l'évêque de Paris, les déclarations faites par Jacques de Molay devant la commission d'enquête pontificale en novembre 1309, les dépositions effectuées par d'autres témoins, les arguments de défense présentés par un groupe de membres de l'Ordre du Temple, la demande de suppression de cet Ordre par le roi Philippe le Bel (1312). Faisant l'objet d'une traduction sourcilleuse, quand on sait que ces textes ont été écrits en latin ou en vieux français, les documents présentés forment un ensemble logique et cohérent. Il faut reconnaître que, depuis, cela a été complété par les travaux conduits par Alain Demurger, mais que l'ouvrage de Georges Lizerand, Le dossier de l'affaire des Templiers, reste un ouvrage auquel on peut et doit se reporter et qui mérite toujours, par la rigueur de choix des textes et la méthode adoptée, de figurer dans les bibliographies en rapport avec le long procès dont furent victimes les Templiers. François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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