Perdican revient au village de son enfance où il doit épouser sa cousine Camille, mais la jeune fille, tout juste sortie du couvent, est prévenue contre l'amour, par avance convaincue de la désillusion qu'elle encourt. Par dépit, Perdican séduit alors Rosette, une petite paysanne, et dans un décor de fraîcheur bucolique, c'est une fin tragique qui s'annonce. Camille et Perdican partagent sans doute la même religion de l'amour idéal, mais mêlée de véhémence chez l'une et de rouerie chez l'autre, et derrière le rêve d'un retour à l'innocence première se dessine un enfer, inscrit depuis toujours dans la nature humaine.Le temps paradisiaque d'On ne badine pas avec l'amour, faut-il alors le voir comme une immobilité bienheureuse ou la préparation de la chute ? C'est là toute l'incertitude de la pièce qui n'oublie pas, en 1834, la liaison de Musset avec George Sand, dont Perdican répète mot pour mot les paroles : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
Il ne faut pas jouer avec les sentiments d'autrui. C'est la leçon qui nous ait donné ici. J'ai bien aimé suivre ce duel entre deux personnages qui s'aiment et qui malgré tous ne veulent pas perdre la face. Quelqu'un finira par en payer le prix. Malgré le côté tragique de cette pièce et ne peut s'empêcher d'y trouver quelques scènes comiques entre le curé et le gouverneur.
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