Fédération Wallonie-Bruxelles|

Je suis tombée sous le charme de la superbe écriture de Pat Conroy, Certains lui reproche des longueurs, moi je suis conquise ! J'ai adoré découvrir les drames et les "joies" de cette famille. J'ai aimé cette lente découverte de l'origine des tourments de Savannah. J'ai trouvé le récit bien mené, rien n'est laissé au hasard.
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Si j'avais un livre à conseiller impérativement, ça serait celui-ci! C'est un pavé, certes (1069 pages…) mais alors quel chef d'oeuvre ! Un roman à la fois poétique, cruel, psychologique, tendre, drôle, brutal… L'histoire nous fait passer par de nombreux sentiments, à l'image de la vie de son narrateur, Tom Wingo. Ce dernier, père de famille au chômage se rend à New-York à la suite d'une énième tentative de suicide de sa soeur jumelle. Il y rencontre la psychiatre chargée de la suivre, la délicieuse Susan Lowenstein. Afin de sortir Savannah Wingo, poète talentueuse mais torturée, de son cycle infernal d'autodestruction, Susan va demander à Tom de lui raconter son enfance. Élevés sur l'île de Melrose en Caroline du Sud, dans les années 50, Tom, Savannah et Luke, leur frère aîné et protecteur, vivent les délices d'une enfance heureuse, en apparence. De leur point de vue d'enfants, leur vie se déroule comme dans un conte, dans un Sud aux couchés de soleil d'or, aux marais mystérieux, aux ouragans tueurs et à la mer féconde et indomptable. Des personnages à l'allure féerique peuplent cet univers comme un « grand méchant loup » nommé Callanwolde, une grand-mère globe-trotteur, un grand-père pénitent, un père roi-pêcheur, une mère-princesse qui appelle la lune, un marsouin blanc comme neige, un tigre chasseur de phoque… Le tableau serait parfait si leurs parents n'étaient pas des « ogres ». Le père Wingo est un homme violent, battant femme et enfants lors de ses colères noires. Leur mère, belle, ambitieuse et soucieuse de l'opinion des autres, vit très mal sa condition de femme de pêcheur de crevettes. Bien qu'aimante, elle fait payer à ses enfants sa frustration. Le silence, le refoulement de la souffrance, l'honneur… sont des valeurs très fortes chez les Wingo. Elles sont aussi leurs drames. En découvrant ce portrait de famille, à la fois comme toutes les autres mais au destin si mouvementé, nous avons peine à voir lequel des Wingo est le plus fou. L'édition Pocket parle d'un « livre magique qui peut briser le coeur ». Je suis tout à fait d'accord ! L'écriture, bien qu'un peu longue, coule toute seule. Elle résonne, touche, surprend, et, à ma grande surprise, les pages se tournent très vite. J'arrive au bout des milles pages, marquée par cette histoire à jamais. Sans être d'un pathos larmoyant et malheureux, ce livre narre le viol de l'enfance par un monde d'adulte ironique, menaçant, gangréné de solitude. Il montre la quête vers le pardon et l'espoir. Ce livre est aussi un hymne à la beauté du Sud profond des États-Unis, si cher à l'auteur, Pat Conroy. Pas seulement ce Sud raciste, sécessionniste et intolérant mais aussi ce Sud riche, tragique et sensible.
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Ce roman m'a profondément et durablement marquée. Tant il est vrai que l'on croise, aux nombreux détours de la vie, des êtres blessés, meurtris, des histoires vraies qui nous révèlent, toujours plus, le meilleur comme le pire de l'humain. On n'aurait pas donné cher de ce garçon très abîmé psychologiquement, mal traité, dé-formé par une famille pour le moins bizarre et perturbée, et pourtant... Violence et amour sont forcément traités plus légèrement dans le film (avec B. Streisand et N. Nolte) mais cela ne m'a pas trop gênée.
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