Notice complète
GENAPPE - Bibliothèque publique de Genappe |
GENAPPE |
MAGA-04578 - 8-3 |
1 |
oui |
905301 |
MARCHE-EN-FAMENNE - Réserve Provinciale de Luxembourg |
MARCHE-EN-FAMENNE |
8-3*MIR*J |
1 |
oui |
ITIN23077 |
« Quelquefois, en coiffant mes maiÌtresses, j'ai eu l'envie folle de leur deÌchirer la nuque, de leur fouiller les seins avec mes ongles⦠» En rapportant ses humiliations et ses reÌvoltes, CeÌlestine raconte la France des anneÌes 1900. Octave Mirbeau preÌte au personnage de la domestique sa rage et son verbe vengeur pour deÌnoncer la violence des rapports sociaux, le poids de l'EÌglise, l'antiseÌmitisme. Descendant des Vikings, bouffeur de cureÌs et de banquiers, il associe les eÌlites du temps aux pires perversions sexuelles dont CeÌlestine est aÌ la fois la victime et le teÌmoin lucide. La fresque vire parfois au grotesque avec une force hallucineÌe qui inspirera les cineÌastes. AÌ cette narratrice deÌchaiÌneÌe, Jean Renoir, Luis BunÌuel et Benoit Jacquot donneront successivement le visage de Paulette Goddard, Jeanne Moreau et LeÌa Seydoux.
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A travers l'expérience et l'évolution même de Célestine, une jolie femme de chambre qui voyage , un peu malgré elle, de place en place, nous découvrons la France de 1900 : un monde triste dont les piliers s'effondrent, où tous sont pourris jusqu'à la moelle et baignent dans le vice jusqu'au cou. Sous la plume acérée d'Octave Mirbeau, les visages se suivent les uns après les autres, les noms s'estompent assez vite, et tous pourtant, étrangement semblables, rivalisent de bêtise, de perversion ou d'inhumanité - ou des trois à la fois. Bourgeois, nobles, militaires, religieux, domestiques, ... tout le monde en prend finalement pour son grade : Octave Mirbeau est un "arracheur de masques". Il nous révèle les dessous des ménages respectables et nous emmène dans les coulisses du grand spectacle social pour nous montrer du doigt les acteurs sans maquillage ni lumière. Et le tableau n'est plus si réjouissant que cela. Le journal d'une femme de chambre est d'un pessimisme radical, mais servi par un humour grinçant sans qui il serait sans doute tout à fait insoutenable : avant d'être malfaisants, les figurants de cette fresque au vitriol sont tout d'abord ridicules. Entre le vieillard fétichiste des bottines, les salons mondains où intellectuels et artistes discutent de psychologie et d'extases mystiques et le capitaine Mauger qui balance des pantoufles dans le jardin de son voisin et se gargarise de manger absolument tout ce qu'il peut trouver -la liste est encore longue -, on ne peut s'empêcher de (sou)rire. Mirbeau joue habilement avec ça, combinant les passages émouvants, révoltants, et les instants de vrai Ridicule où ses pantins font absolument n'importe quoi, rendant ainsi son oeuvre à la fois légère et subversive, drôle et tragique. Et par cette oeuvre brûlante et démystificatrice, Mirbeau nous donne finalement à voir, dans toute sa vérité, «cette tristesse et ce comique d'être un homme. Tristesse qui fait rire, comique qui fait pleurer [...] ». Je me répète mais : un coup de coeur.
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