Notice complète
BRUXELLES - Bibliothèque des Riches-Claires |
BRUXELLES |
9.597 RUS G |
1 |
oui |
02251368048 |
LIEGE - Centre de ressources B3 (anciennement Chiroux) |
LIEGE |
958 RUSCIO |
1 |
oui |
2100002373721 |
LIEGE - Bibliothèque de Saint-Gilles |
LIEGE |
950 RUS |
1 |
oui |
1025000325357 |
VERVIERS - Bibliothèque de Verviers |
VERVIERS |
M_PF RUSC |
1 |
oui |
7000000076372 |
ANDERLUES - Bibliothèque communale Balzac |
ANDERLUES |
94 RUS G |
1 |
oui |
AND0000188 |
ANDERLECHT - Bibliothèque de l'Espace Maurice Carême |
ANDERLECHT |
952 THAI |
1 |
oui |
02190233162 |
WELKENRAEDT- Bibliothèque de Welkenraedt locale pivot |
WELKENRAEDT |
94(5) RUS |
1 |
oui |
484010022257 |
NIVELLES - Place aux livres. Service itinérant du Brabant wallon |
NIVELLES |
PLPA - 959 |
1 |
oui |
50300100584709 |
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La guerre française d'Indochine /Alain Ruscio Des décennies ont passé et le souvenir de la guerre d'Indochine est bien passé aux oubliettes dans la mémoire collective française, une guerre débutée en 1945 et qui prit fin en mai 1954 dans la sinistre cuvette de Dien Bien Phu. Cet ouvrage de 280 pages de Alain Ruscio publié et lu pour la première fois il y a trente ans, nous remet en mémoire cette terrible guerre avec talent. Je le relis, 70 ans après ce jour du vendredi 7 mai 1954 dont j'ai gardé un souvenir amer et très précis : la douloureuse défaite de la France en Indochine ! Ce fut un conflit très dur mené sous une Quatrième République incapable de comprendre les temps nouveaux. de 1945 à 1954, la France a connu et perdu sa première grande guerre coloniale. On a pu se poser la question de savoir pourquoi le Laos et le Cambodge, eux aussi faisant partie de l'Indochine, n'ont pas été concerné directement par cette guerre. C'est qu'en 1945 et 46, la France avait su mettre en place à Phnom Penh et Luang Prabang un système efficace de coopération avec les monarchies en place. Si bien que la guerre d'Indochine fut essentiellement une guerre franco-vietnamienne. Petit rappel historique. C'est en septembre 1858 que les Français arrivent à Tourane (Da nang) pour la première fois. Missionnaires, soldats et colons s'installent emboîtant le pas au premiers missionnaires portugais au XVIe siècle. Après Tourane, c'est Hanoï qui est occupée (1873). En 1907 est constituée l'Union Indochinoise qui comprend le territoire de Kwang Tchéou Wan en Chine, la Cochinchine, l'Annam, le Tonkin, le Cambodge et le Laos. Ce n'est qu'en 1913 que la conquête est achevée. Toutefois, dès après la Première guerre mondiale, des mouvements nationalistes apparaissent avec en 1930 la tentative d'insurrection de la garnison de Yen Bay durement réprimée et décapitée. Ce sont des mouvements communistes qui vont prendre le relais avec à leur tête Nguyen Ai Quoc (futur Ho Chi Minh) qui participera en France à la fondation du parti communiste. Il a alors 30 ans et on le voit partout. le PC indochinois est créé en 1930. En 1939, la paix et l'euphorie règnent en Indochine, mais la tempête n'est pas loin. 1940 : la débâcle française sème la consternation en Indochine. Les Japonais s'installent en Indochine et contrôle le pays sans le revendiquer. Pendant ce temps le communisme maintient un appareil clandestin au Viet Nam dirigé par Nguyen Ai Quoc, revenu au pays en 1941. À ses côtés des jeunes commencent à se montrer : Giap et Pham van Dong notamment. À Pac Bo à la frontière chinoise s'installe les dirigeants du Viet Minh, ligue pour l'indépendance. Les services secrets américains vont utiliser le Viet Minh pour chasser les Japonais. Les Français fin 1944 décide de passer à l'action, mais ce sont les japonais qui le 9 mars 1945 passent à l'offensive. Les troupes françaises succombent sous le nombre et se réfugient en Chine. Mais le 6 août, c'est Hiroshima puis Nagasaki et le Japon capitule sur tous les fronts. En septembre, Ho Chi Minh est à Hanoï et lit en public un texte annonçant l'indépendance et proclame l'existence du nouvel état, République démocratique du Viet Nam dont il devient président. Parallèlement est organisée une campagne pour la connaissance du Quoc Ngu, écriture vietnamienne romanisée. La France de 1945 est foncièrement colonialiste et l'indépendance de l'Indochine n'est pas imaginable. Elle ne voit pas que le monde est entré dans une ère nouvelle et elle n'est plus capable d'endiguer le mouvement d'émancipation. La nomination du Haut-Commissaire, l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu apparait comme un symbole de cet immobilisme. Autoritaire et d'une autre époque, il n'est pas l'homme de la situation. Les premières troupes françaises et britanniques arrivent en septembre 1945. La loi martiale est proclamée. le général Leclerc arrive en octobre à Saïgon et en fin d'année, il dispose de plus de 30 000 hommes pour rétablir l'ordre. D'emblée, les combattants vietnamiens évitent le combat frontal ne procédant que par harcèlements. En février 1946 l'amiral d'Argenlieu crée le Conseil consultatif de Cochinchine avec des locaux et des français. Dans la foulée, l'amiral fonde la République de Cochinchine. La paix est revenue. Au Cambodge, Leclerc a vite fait d'instaurer l'ordre et la France reconnait l'autonomie interne du pays dans le cadre de la Fédération indochinoise et de l'Union française. le Laos est aussi repris en main par le corps expéditionnaire et le calme règne. Reste le nord, le Tonkin où le commissaire de la République Jean Sainteny a bien du mal à exercer son pouvoir. Les Chinois ont chassé les Japonais mais après coup, montrent une franche hostilité à l'encontre de la France. L'option militaire semble dangereuse face à la Chine et le Viet Minh. Des négociations entre la France et la Chine, avec rétrocession des concessions de Shangaï, Tientsin, Canton, Kwang Chéou Wan, permet d'obtenir le retrait des chinois, mais il apparait vite que c'est un jeu de dupe. Ho Chi Minh conserve l'appui de la Chine et avec Vo Nguyen Giap organise une véritable armée tout en signant des accords flous et sans portée avec la France. Les conséquences ne se feront pas attendre. Pour tenter de trouver la bonne formule, une rencontre au sommet est organisée à Fontainebleau où Ho Chi Minh et Giap usent de leur charme pour faire croire qu'ils acceptent le cadre de l'Union française pour leur pays. Pendant ce temps le Viet Minh organise la guérilla et les accrochages avec les troupes françaises se multiplient : Bac Ninh, Haïphong Des renforts arrivent, environ 20 000 soldats vont s'ajouter au 75 000 déjà en place. Une grande instabilité politique règne alors en France durant cette année 1946 et les tergiversations ne sont pas étrangères au déclenchement de la guerre au cours du mois de novembre. C'est à Haïphong que tout commence suite à l'interpellation de contrebandiers dans le port. Les armes parlent durant plusieurs jours. Un bombardement massif de la ville fait de très nombreuses victimes., des milliers selon les sources officielles. La généralisation de l'affrontement est en route et ne peut plus être arrêté. le gouvernement français démissionnaire n'est pas habilité à prendre les décisions qui s'imposent, et notamment une rencontre entre les partis opposés pour arrêter le processus menant à la guerre totale. C'est à Hanoï en décembre que tout bascule vers la guerre lorsque les troupes du Viet Minh font exploser la centrale électrique plongeant la capitale dans l'obscurité. Il est 20 heures. Les Viet attaquent tous les quartiers français faisant de nombreuses victimes, des prisonniers et des otages. Les tentatives de négociations entre les deux camps vont échouer et la guerre va durer jusqu'en 1954. Une guerre relativement impopulaire et marquée par le désintérêt de l'opinion publique française bien que 35 000 français et assimilés vivent en Indochine à cette époque. Il faut bien dire que traditionnellement, l'opinion publique française ne se sent pas très concernée par les événements se passant hors de l'hexagone. Exception faite de la guerre d'Algérie qui toucha nombre de familles françaises. Entre 1947 et 1954, cette guerre fera 20 000 morts du côté des soldats français, dont 4 000 rien qu'en 1954. Entre ces deux mêmes dates, la France a été dirigée par 19 gouvernements, ce qui explique l'indécision et l'impuissance pour choisir la bonne voie entre l'abandon et la guerre totale, c'est-à-dire la négociation et le compromis. En fait la France s'engageait alors dès 1946 dans un combat qui la dépassait, celui du communisme contre les pays libres. Dans un climat politique détestable, confer « l'affaire des généraux » et « le trafic des piastres », l'opinion française évolue vers le sentiment de l'inutilité de cette guerre, sentant venir des revers majeurs. Ainsi la crise politique et morale qui devait emporter la IVe république était en gestation au moment de la guerre d'Indochine. L'autorité du Viet Minh préconise dès 1947 la stratégie de l'attente dans un premier temps, puis de la guérilla par la suite. Toute guerre de position est interdite au Viet Minh à ce stade. Pendant ce temps le Corps expéditionnaire français lance dès 1947 ses premières offensives notamment dans la région de Cao Bang et de Lang Son, avec succès mais après avoir rencontré surtout du vide face à lui. Pendant ce temps la diplomatie s'évertue à mettre Bao Dai en avant plutôt que Ho Chi Minh comme interlocuteur. Francophile, l'homme qui fut le dernier empereur du Viêt Nam, est un faible, facile à manoeuvrer. En juin 1948 est signé en baie d'Along une déclaration commune dans laquelle le Viêt Nam devient indépendant et état associé à la France. le Viêt Nam peut alors posséder son administration, sa justice, ses finances et son armée. Avec au début de 1949 l'arrivée des communistes chinois au pouvoir, la donne est changée, surtout quand leurs troupes se massent à la frontière nord du Viêtnam. Début 1950, alors que les pays du bloc communiste reconnaissent la République démocratique du Viêtnam, (RDV), les USA et les pays sous influence américaine reconnaissent le régime de Bao Dai. Les premières armes américaines pour le Corps expéditionnaire arrivent à Saigon tandis que les armes chinoises franchissent la frontière nord. Fin 1950, alors qu'un ordre d'évacuation a été prononcé dans la zone de Cao Bang et Lang Son, les troupes françaises suite à une erreur d'appréciation tombe dans une embuscade. Au terme de la bataille, la France a perdu 7000 hommes et tout l'armement est passé aux mains du Viet Minh. Toute la zone frontière est ainsi perdue. À la suite de ce terrible revers, le général de Lattre de Tassigny est nommé Commandant en chef et Haut-commissaire en Indochine. La mission de De Lattre est double : les opérations militaires et la création d'un État vietnamien apte à repousser le Viet Minh, avec pour dirigeant Bao-Dai. Et avec l'aide américaine. Malgré la présence de 89 000 hommes en 1947 et une augmentation jusqu'à 204 000 hommes en 1954, De Lattre n'aura pas les moyens politiques d'aller à la victoire dans une guerre devenue révolutionnaire. Une mauvaise préparation des soldats alliée à une difficulté à supporter le climat font que les pertes sont très nombreuses, atteignant à la fin de la guerre près de 80 000 morts au sein du Corps Expéditionnaire. Et puis il faut bien voir que la population française n'a jamais considéré le conflit indochinois comme SA guerre, et de ce fait les soldats français se sentent abandonnés par la nation. Dans un chapitre entier, le sort des prisonniers de chaque camp est évoqué en détails avec les maltraitances, les maladies et la famine. le nombre de prisonniers disparus côté français s'élève à près de 40 000 et du côté Viet Minh à 9 000. En 1951, Ho Chi Minh devient président du parti communiste vietnamien. Peu à peu les masses populaires sont manipulées et on leur instille un sentiment antifrançais en permanence avec un cri de ralliement, le Doc Lap, c'est-à-dire l'indépendance, ce qui aboutira à la fin à la défaite de l'armée française. C'est Vo Nguyen Giap qui organise l'armé en 1953, il peut aligner plusieurs centaines de milliers d'hommes. Il s'inspire des théories de Mao et de Sun Tzu. Et puis il y a les aides chinoise, soviétique et tchécoslovaque qui renforcent considérablement l'armement et la logistique du Viet Minh. La guerre d'Indochine était ingagnable. le Général de Castries expliquait qu'il existait une distance profonde entre une armée nationale qui se bat sur son sol pour l'indépendance et une armée de métier faisant honneur à son contrat. de Lattre de Tassigny meurt en janvier 1952 à Paris de maladie. Il est remplacé par le général Salan, son second qui à partir d'avril parvient à stabiliser la situation. Mais suite à la pression des Américains, il est remplacé par le général Navarre. En novembre 1953, suite à l'avancée du Viet Minh et sa pénétration dans le Laos pour aider le Pathet Lao à s'installer dans le pays, la France rappelle que le Laos fait partie de l'Union Française et entend protéger le régime royal en place. Il est décidé alors de couper la route au Viet Minh en s'installant à Dien Bien Phu, une cuvette située en pays Thai. C'est l'opération Castor : 3000 parachutistes sont largués par 50 avions Dakota venus de Hanoi et installent un immense camp retranché sous les ordres du Général de Castries. L'optimisme règne, trop peut-être ! La suite est connue : mauvais travail des services de renseignements et sous-estimation de l'adversaire ? On a visiblement oublié que le Viet passe partout sans se faire voir ! Rien ne l'arrête ! Giap a décidé qu'il prendrait Dien Bien Phu à tout prix. Il a massé progressivement 104 000 hommes autour de la cuvette. Va avoir lieu le plus grand affrontement de la Guerre d'Indochine, la plus grande bataille de l'histoire de la colonisation française. Premier assaut : dans la nuit du 13 au 14 mars 1954, et poursuite jusqu'au 17. Devant la déroute française, le colonel Piroth se suicide. Navarre annonce que c'est perdu d'avance ! L'ombre de la défaite plane sur Dien Bien Phu. La piste d'atterrissage est détruite par les bombardements du Viet Minh. Les secours ne peuvent plus arriver et les parachutistes sont mitraillés ou capturés. Fin avril 3000 soldats du Corps expéditionnaire affrontent désespérément 14 000 fantassins Viet. le 7 mai, le général de Castries est capturé avec tout son état-major. 1500 morts et des milliers de blessés et de prisonniers. Il faut savoir qu'un moment, envisagée par les Américains, l'internationalisation du conflit n'aura finalement pas lieu, le risque d'une guerre généralisée avec notamment la Chine et l'URSS faisant reculer les alliés notamment sous la pression de Churchill et Eden, hostiles à une aventure hasardeuse. On est passé tout près d'une 3e guerre mondiale. La conférence de Genève entamée depuis un certain temps pour traiter des questions coréenne et indochinoise, est relancée par Pierre Mendès-France, nouveau Président du Conseil. Un immense ballet est alors entamé, des ministres concernés : Mendès-France, Dulles pour les USA, Eden pour le Royaume-Uni, Zhou En Lai pour la Chine, Molotov pour l'URSS, Ho Chi Minh et Pham van Dong pour le Viet Minh. Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954, les accords de Genève sont signés. Cessation des hostilités avec division du Viet Nam en deux parties séparées par une ligne de démarcation située sur le 17e parallèle. Promesses d'élections au Laos, au Cambodge et au Viet Nam en vue d'une réunification. On sait que la paix fut de courte durée. le Nord était perdu, mais le Sud était en sursis. La France retirée, ce sont les États-Unis qui étaient chargés des opérations de police au Sud. Il faut savoir que les Américains n'ont pas signés les accords de Genève, se contentant d'entériner les décisions prises. Ils ne se sont donc jamais sentis liés à ces décisions et ont voulu maintenir en Asie du Sud-Est une défense collective contre le communisme. Par la suite, Mendès-France souhaite traiter avec Ho Chi Minh qui est d'accord pour un partenariat avec la France, ne voulant pas devenir un satellite de la Chine. Mais le 1er novembre débute la guerre d'Algérie. Et finalement, Mendès se range derrière les Américains et leur cède la place pour soutenir l'armée du Sud, celle de Ngo Dinh Diem, président du Sud Viêtnam. Les élections prévues n'auront jamais lieue et la division du pays en deux états est entérinée en juillet 1956 en entrant tous les deux à l'ONU. On connait la suite : à partir de 1959, la guerre entre Américains et Viet Cong au Sud, puis la réunification du Viêtnam le 30 avril 1975. Un ouvrage de 280 pages, passionnant et instructif, très bien documenté et apportant une très bonne analyse de l'histoire de l'Indochine française au temps de la guerre qui sévit de 1945 à 1954, une guerre coloniale qui fut très dure.
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