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L'auteur est une grande figure de l'histoire de la Mitteleuropa, en France. C'est le spécialiste de l'histoire de Strasbourg ,de l'Alsace et de l'Europe du centre au XVIIeme siècle. Il demeure à ce jour une grande référence de l'histoire de la Guerre de Trente Ans. Ce seisme complexe et destructeur a contrairement aux guerres de religions grandement épargné la France (sauf l'Alsace). En 1618 la Bohême se révolte contre la dynastie régnante qui la gouverne directement depuis peu de temps et contre l'église catholique. C'est le début de la Guerre de Trente Ans qui touche à sa fin en 1648 par le traité de Westphalie. Le saint empire romain est alors un état complexe où le pouvoir est dilué et où le morcellement politique territorial s'étend alors que l'empire conserve malgré tout une grande capacité d'intervention internationale (Charles Quint par exemple). L'empire est un collège à trois corps, celui des électeurs, celui des princes (laiques ou ecclésiastiques) et celui des villes libres. Des collèges qui élisent le roi des romains. Depuis 1555 les luthériens sont reconnus comme confession licite et il conservent en propre légalement les biens confisqués par eux à l'église romaine. Des zones politiques troubles demeurent autour de l'officialisation du droit des ordres à rejoindre la réforme et sur ceux des ressortissants des états ecclésiastiques dont les nobles protestants n'auraient pas à émigrer. Les empereurs tirent principalement leur puissance de leurs états patrimoniaux. La Bohème qui est un état imperial de fraîche date se revolte contre les catholiques et contre sa maison régnante. Fondamentalement, alors que la réforme progresse la redistribution et la circulation des richesses changent le statut de la noblesse dont le pouvoir dépend de plus en plus de sa puissance foncière et donc de la conservation des biens saisis à l'église catholique un peu partout dans l'empire. Ce qui se joue en 1618 et pendant la Guerre de Trente Ans c'est l'avenir des monarchies européennes (théoriquement et pratiquement), les statuts religieux des hommes et des communautés et ceux politiques des territoires (et de leurs souverains),les conséquences sociales de la Reforme qui fût aussi un seisme social proffond aux effets directes et indirectes frappent très durement et hypothèquent l'avenir. En 1648, La couronne devient héréditaire, les fonctionnaires prêtent serments au roi seul et plus aux états ,le catholicisme est déclaré religion d'état. Cependant les cantons suisses et les Provinces Unies deviennent indépendants et la convention d'Augsbourg est maintenue dans ses effets. Les interventions scandinaves ont relancé les actions militaires et ont sauvé les acquis protestants dans le nord des pays allemands essentiellement. La Guerre de Trente Ans a généré des ravages démographiques mutilants qui ont cependant relativement épargnés les villes et qui causèrent aussi de très importants brassages des populations car elles furent jetées sur les routes. Certains territoires comme la Suisse deviennent des foyers de repeuplement et d'investissement (ici dans les territoires qui bordent le Rhin). Les destructions à l'issue des conflits sont très importantes mais de nombreuses régions ont étées épargnées ou relativement épargnées. La reconstruction fut laborieuse et elle manquait de capitaux. L' Allemagne s'est alors éclipsée significativement au XVIIIeme siècle de l'histoire politique européenne . Elle se reconfigurera très ultimement en Autriche-Hongrie et en Allemagne du nord et Prusse. L'ouvrage de Georges Livet est très minutieux et assez accessible sur les questions militaires,politiques,religieuses et économiques mais est il est très technique pour traiter de l'analyse des conséquences démographiques et matérielles des conflits multiples. C'est un sujet immense qui a toutes les apparences d'une hydre aux nombreux visages et le plan choisi par l'auteur permet d'aborder le sujet clairement mais pas très facilement certes, du fait de la complexité des problématiques. Ce petit ouvrage offre pourtant une visualisation claire de ce seisme européen qui a frappé et griffé à ce moment là, l'Europe Centrale au sens géographique imperial et allemand du terme. Un bon travail en histoire moderne.
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